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Sur les parquets, de l’or au bout des doigts pour nos Lionnes !

Cet été, avant de passer les tongs et de profiter des plages et du soleil, nous sommes allés à la rencontre de deux jeunes étudiantes pleines de talent : Laurine Busnel et Tina Françoise. Elles ont 19 ans, elles sont toutes les deux étudiantes en première année de STAPS à l’université de Caen Normandie, et viennent à l’issue d’une finale pleine de rebondissements de devenir championnes de France universitaires de basket féminin. Retour sur cette belle aventure !

Remporter la conférence Centre-Ouest, une mise en bouche pour nos Lionnes

Elles ont survolé la saison, mais on n’en attendait pas moins d’elles vu l’importance que l’on donne au basket féminin sur le territoire bas-normand. Comme pour rendre hommage à l’emblème de l’association sportive universitaire, le lion, qu’elles ont fièrement arboré sur leur maillot toute l’année, nos étudiantes ont été dans leur conférence les reines incontestées des parquets.

C’est en marquant plus de 100 points qu’elles ont montré aux équipes de Tours et de Nantes que la conférence n’était pour elle qu’une mise en bouche, et qu’elles n’étaient là que pour aller décrocher le titre national. « On n’en garde que du bon, nous disent-elles, la victoire était là. C’était juste cool de se retrouver parce qu’en fait, chaque joueuse, on avait toutes déjà joué au moins une fois ensemble » nous disent-elles.

« Ça nous a permis d’être prêtes, mais je pense que l’on s’est un peu faites avoir, parce que l’on a gagné largement et, en tout cas moi, ce que je me suis dit, c’est que ça allait être pareil au championnat de France » ajoute Tina, pour nous expliquer cette première partie de saison où la domination des Caennaises sur la conférence ne faisait aucun doute.

Ces prestations de haut-vol ont offert à nos joueuses la couronne de la conférence, accompagnée d’un billet pour accéder aux phases finales du championnat de France universitaire avec les équipes de Lyon, Bordeaux et Strasbourg.

C’est dans l’adversité que se forgent des championnes

Après 13h de minibus pour rejoindre Aix-en-Provence la veille, nos Lionnes ont faim en entrant sur le terrain pour affronter l’équipe de Lyon. Mais les Lyonnaises, elles aussi, ne venaient que pour l’or.

« C’était le premier vrai match, on ne savait pas forcément comment l’aborder, il y avait de la pression, du stress, parce qu’un championnat de France ce n’est pas rien. Il y avait beaucoup de spectateurs, on était loin de chez nous et on ne voulait pas décevoir la coach » se remémore Laurine. « On ne connaissait pas toutes les joueuses d’en face, alors que l’on connaissait certaines joueuses des équipes rencontrées pendant la saison » ajoute-t-elle.

Le match est difficile, Caen et Lyon prenant tour à tour l’avantage tout au long du match, 60 minutes intenses avec une forte défense et des attaques agressives de part et d’autre.

« C’est vraiment à la fin que l’on a gagné, on est restées lucides, on a joué ensemble, on savait que l’on voulait aller chercher la finale, et on a fait ce qu’il faut. Mais c’est vrai que pendant tout le match, c’était du stress. »

Laurine Busnel (à gauche) et Tina Françoise (à droite), championnes de France universitaires de basket féminin

Bilan, une victoire 53 à 47 pour Caen qui a laissé des sueurs froides. « On était contentes, on a soufflé un bon coup, on s’est dépassées, puis le stress est remonté directement pour le lendemain » ajoutent Laurine et Tina, tout sourire en se souvenant de cette première grosse épreuve qui leur a ouvert les portes de la finale de championnat.

Si le match contre la brave équipe de Lyon fut intense, la finale du lendemain face aux Strasbourgeoises n’avait rien non plus à voir avec les franches dominations de la saison. Comme pour Lyon, nos championnes ne savaient pas à quoi s’attendre avec l’équipe de Strasbourg. Pourtant, tout avait bien commencé. « Pendant la première mi-temps, on mène de 20 points, on a le dessus complètement, elles font des erreurs et elles veulent remonter le score, » commence Laurine, le regard pétillant au souvenir de ce match d’anthologie.  « A la sortie de vestiaire pour reprendre la 2e mi-temps, elles se réveillent. Je pense qu’elles ont dû se faire un peu bousculer dans le vestiaire, qu’on leur a dit qu’il fallait se reprendre, continue Tina. Nous, je pense que l’on s’est un peu dit que ça allait le faire en fait » nous dit-elle. « On s’est un petit peu reposé sur nos lauriers ,» complète Laurine.

Les deux joueuses se connaissent par cœur. Elles sont amies, jouent ensemble depuis plus de 10 ans, et évoluent dans le même club, à Douvres-la-Délivrande. Nos deux complices finissent naturellement les phrases l’une de l’autre en se souvenant de cette confrontation palpitante.

« On s’est dit, bon, 3e quart-temps, on y va. Puis on a été nulles, on était surtout pénalisées par les fautes. On était fatiguées de la veille, du trajet, et puis il y avait la chaleur, le stress. Je pense que l’on a mal géré le 3e quart-temps. Et c’est souvent lui qui est fatal, » disent-elles, leur sourire s’effaçant au souvenir de cette quinzaine de minutes compliquées. « Elles finissent par nous passer devant, et puis c’est à trois minutes de la fin que l’on se réveille. »

Sur le fil, nos Lionnes sont d’or

C’est au buzzer que le sort en est finalement jeté, les dernières secondes finissant de départager ces deux équipes qui s’accrochaient.

« Il y a eu un gros coup de tonnerre à quelques secondes de la fin. Il reste six secondes, elles ont la possession de leur côté, on n’est plus qu’à trois points. Il y a une touche, la balle entre en jeu. Il y a un premier tir à trois points qui est loupé et qui fait air ball (un tir manqué qui ne touche aucun élément du panier), mais une fille de leur équipe prend le rebond offensif, ressort la balle sur une fille qui tire pour trois points. Enfin, à trois point… Elle tire et elle marque. Les filles de Strasbourg crient et courent parce qu’elles croient qu’elles viennent d’égaliser et qu’elles vont aller en prolongation, mais l’arbitre siffle et ne sait pas si le tir vaut vraiment trois points… » nous disent Laurine et Tina, compatissantes pour leurs adversaires.

Après un temps de discussion, la décision est prise. C’est finalement deux points qui seront donnés aux Strasbourgeoises et non trois, l’arbitre considérant que l’Alsacienne a mordu la ligne. Les vaillantes Strasbourgeoises n’accrochent finalement pas la prolongation tant espérée, et s’inclinent 67 à 66 au terme d’une finale folle dont on se souviendra longtemps.

« C’était un ascenseur émotionnel pour elles, et pour nous aussi, parce que l’on a stressé, et le fait que l’arbitre mette un temps pour annoncer la décision nous a un peu refroidies. On était fatiguées, on était K.O, on s’est toutes dit que l’on n’aurait peut-être pas tenu la prolongation » se remémorent Laurine et Tina.

©FFSU PACA
©FFSU PACA
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Vers un titre européen ?

Cette folle victoire va également ouvrir des opportunités pour nos talentueuses joueuses. L’année prochaine, les Lionnes pourront ainsi disputer le championnat d’Europe. Un parcours cependant difficile qui s’annonce, avec des changements dans l’effectif. Pour poursuivre leurs parcours universitaires ou de vie, certaines joueuses ne pourront pas porter le lion sur leur dossard l’année prochaine. « Il y a des filles qui partent, qui vont changer de formation, une qui va dans un autre pays, une qui va à Paris… On ne sait pas encore exactement comment ça va se passer, mais ce ne sera jamais pareil parce que l’on n’aura plus exactement l’équipe avec laquelle on a gagné » décrivent nos deux Lionnes.

Modestes, nos championnes se prennent toutefois au jeu de s’imaginer au sommet de l’Europe. « S’il y a quelque chose à gagner, bien sûr qu’on va le faire, nous dit Laurine, il y a moyen de faire quelque chose. » 

« Si on a notre équipe, on peut faire un beau résultat, et pourquoi pas aller chercher un titre européen » conclut simplement Tina, qui ne sait pas encore si elle pourra être de la partie. Une chose est sûre : nous avons hâte de suivre leurs prochaines aventures !

Composition de l’équipe

Laurine Busnel (Douvres) ; Léane Clouvel-Urie (Douvres) ; Maroussia Droguet (Ifs) ; Anaëlle Dutat (Mondeville) ; Tina Françoise (Douvres) ; Charlotte Lambert (Douvres) ; Teva Lemière (Ifs) ; Clara Soghomonian (Douvres) ; Coumba Sow (Ifs) ; Yaye Daba Sylla (Mondeville) ; Noémie Boyer (Ifs) ; Lisa Cluzeau (Mondeville) ; Eva Guelle (Douvres) ; Julie Plouhinec (Ifs).

Coaching : Marion Guillois (coach principale) et Antoine Dufour (coach adjoint)