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Charlotte Richard, championne du monde U21 de kayak-polo - ©Hans Canoë Polo

Portrait : Charlotte Richard, championne du monde U21 de kayak-polo

Fraîchement diplômée de la licence Éducation et motricité en STAPS à l’université de Caen Normandie, Charlotte a remporté la médaille d’or avec son équipe lors des championnats du monde de kayak-polo, qui se déroulaient du 15 au 20 octobre en Chine. Aujourd’hui en master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation premier degré, l’étudiante partage son expérience et évoque son parcours plus que rythmé en tant qu’étudiante sportive de haut niveau.

Une victoire sans appel

À seulement 21 ans, c’est la consécration pour Charlotte Richard et son équipe. Après 8 années de pratique, un titre de vice-championne d’Europe U21, 3 titres de championne de France U21, elle a remporté l’or à Deqing, en Chine.

Elle revient sur ce championnat et sa préparation avec son équipe, qui ne s’est pas totalement passée comme prévu. « Cela fait 4 ans que je suis en équipe de France U21, j’avais déjà fait 2 championnats d’Europe et un championnat du monde, nous étions 4e à chaque fois, c’était la place la plus frustrante, au pied du podium. Cette année, […] nous faisions de longs stages pour se préparer et travailler la cohésion au sein de l’équipe » explique Charlotte. Cependant, l’espoir de remporter la médaille d’or fut amoindri, à un mois du championnat. L’étudiante témoigne alors de la solidarité à toute épreuve de l’équipe : « On a appris que l’une de nos coéquipières ne pouvait finalement pas participer aux championnats, on s’est dit qu’on allait tout donner pour notre joueuse et qu’on allait faire de notre mieux ».

Cette cohésion d’équipe leur a finalement permis d’aller chercher l’or. Après une demi-finale redoutée par l’équipe qui souhaitait monter sur le podium, Charlotte a vécu une victoire forte en émotions : « on a pris chaque match étape par étape et on les a tous gagnés : 9 matchs, 9 victoires. […] Je n’ai jamais ressenti autant d’émotions positives, je n’ai jamais autant crié ». Une expérience unique, qui marquera à vie l’étudiante : « C’est la plus belle expérience de ma vie, on était complètement dépaysées du fait que cela se passe en Chine. On a vécu ça entre nous, comme notre sport n’est pas très médiatisé, tout le monde était là uniquement pour le plaisir ».

Le sport qu’elle pratiquait en « loisir » est devenu son champ d’expertise, mais Charlotte n’oublie pas la raison première pour laquelle elle l’exerce.

« C’est une passion. À l’origine, je voulais juste en faire pour m’amuser, j’ai commencé au collège de Notre Dame à Thury-Harcourt car ils proposaient une section kayak-polo. […] Je suis assez timide, le kayak-polo m’a permis de prendre confiance, le fait de faire un sport d’équipe m’a obligée à aller vers les autres. C’est un sport où l’on doit s’exprimer pour que tout se passe bien dans l’équipe. Puis c’est devenu une passion, mais avec le haut-niveau, il ne faut pas oublier qu’on fait ce sport pour le plaisir »

Travailler, étudier et faire du sport à haut-niveau, c’est possible !

En plus de son statut de sportive de haut-niveau, l’étudiante, désormais en master MEEF, se prépare au métier de professeur des écoles en étant Assistante d’éducation en pré professionnalisation.

Un rythme très important que Charlotte a réussi à suivre tout au long de sa licence et qu’elle poursuit en master. « Grâce au statut de haut-niveau, je pouvais m’absenter pendant plusieurs jours pour les stages d’équipe de France. […] il faut juste avoir une bonne organisation pour les révisions et savoir se motiver dès que l’on peut travailler, c’est une habitude à prendre. » nous explique-t-elle. Mais l’étudiante tient à ce rythme de vie, qui lui permet d’assurer son avenir professionnel tout en laissant une place à sa passion, elle justifie : « mon sport, je n’en ferai jamais mon métier. Le kayak-polo, c’est un moyen de me détendre. Je pense qu’il faut réussir à allier le sport et les études. Cependant, s’il y a une perte de plaisir dans le sport, il faut rapidement faire une pause ou se questionner pour comprendre ce qui se passe, car la performance et la réussite, ça vient quand on prend plaisir ».

Être active et réactive, c’est ce qui a permis à Charlotte de trouver sa voie. En expérimentant, elle a trouvé sa passion mais également son métier de prédilection : « À l’origine, je voulais être kiné, j’ai donc fait une première année de STAPS LAS, et finalement, lors d’un stage, je me suis rendue compte que le domaine médical n’était pas fait pour moi. » L’étudiante s’est alors tournée vers l’éducation en continuant la licence STAPS Éducation et motricité. « J’ai toujours apprécié l’éducation et la transmission. […] En continuant en STAPS, je savais que je ne me fermais pas de portes ». Pour découvrir plus en profondeur les métiers de l’éducation, Charlotte est donc devenue, en parallèle de ses études, assistante d’éducation en pré professionnalisation. « Les missions d’AED évoluent au fur et à mesure des années. Aujourd’hui, j’assiste les professeurs, j’aide les élèves en difficulté et je remplace des professeurs absents » explique-t-elle.

Ses semaines sont alors rythmées par son poste d’AED, ses études, le kayak-polo, les révisions, mais aussi le temps libre. Pour cela, il est primordial d’avoir une organisation bien rodée : « Jusque-là, j’ai réussi à bien m’organiser. Je suis très rigoureuse dans mes études, j’aime bien faire des plannings pour voir quand je peux réviser ou prendre du temps libre pour me détendre ». Un exemple remarquable d’équilibre entre passion, études et travail, qui fait la fierté de l’université de Caen Normandie.